Pose lecture, aujourd'hui j'ai envie de vous parler de
"Tous les jardins du monde de Gabrielle Van Zuylen".
C'est un tout petit livre format de poche avec des pages laquées et bourré de photos, de croquis et très complet. L'auteur nous parle des jardins du monde avec simplicité et brièveté. Elle note que l'art des jardins est lié aux cultures et aux sociétés qui l'imaginent.
Chroniqueuse mais aussi jardinière, elle nous invite à entrer dans les plus beaux jardins de notre civilisation.
Au commencement, la tradition se situe en Mésopotamie lorsqu'un pommier y poussait sans irrigation. L'éden était un lieu de paix et de plaisirs, de fécondité et de fragrances, enchanté par la musique et les rires. Les rois de Mésopotamie entretiennent des jardins royaux où se déroulent banquets et cérémonies. Et les jardins les plus célèbres de l'Antiquité furent ceux de Babylone, ils furent aménagés par le roi Nabuchodonosor II pour son épouse qui avait le mal du pays dont elle regrettait les montagnes et les collines boisées. Que ne fait-on pas pour l'amour de sa dulcinée.
En passant par l'Egypte qui nous a laissé les plus anciens témoignages picturaux et la Grèce avec son sol rocailleux et montagneux, son climat chaud et sec.
De l'influence de la Perse et de l'Islam avec le parc de Cyrus.
Du moyen-âge avec ses jardins médiévaux représentés dans les peintures flamandes.
Et nous voici à la renaissance. Le jardin était un lieu parfait pour l'enseignement et la poésie pour Pétrarque.
L'auteur nous parle aussi de la villa Médicis à Castello près de Florence, qui est décrit comme le jardin le plus magnifique d'Europe, en passant par Rome. La villa Madama, la villa d'Este et beaucoup d'autres.
Nous voici à la France du XVIIème siècle qui a amené une véritable révolution dans la conception des jardins. Le triomphe de la rigueur : le jardin "à la française", le mariage de l'art des jardins et de l'architecture.
Versailles qui reste le témoin de la splendeur rigoureuse.
Le XVIIIème siècle qui est marquée par un retour au paysage arcadien des Grecs, au paysage romain et la mythologie, éclairé par la lumière de la philosophie et de la peinture. Et c'est en Angleterre que naît le style qui redécouvre la nature à travers de la peinture : "le jardin paysager". C'est William Kent qui commene à "planter des tableaux".
La révolution industrielle sonne le glas, place à la diversité des styles dans le XIXème siècle, riche de plantes nouvelles et de progrès techniques.
La démocratisation de la société met le plaisir du jardinage à la portée de tous en cette fin du XXème siècle concernée par l'écologie et par la sauvegarde du patrimoine naturel.
Place au modernisme, aux jardins vendus par correspondance et les plantes exotiques. La généralisations des parcs municipaux mis à la disposition de tous et non plus à quelques privilégiés
Gertrude Jeckyll et Edwin Lutyens.
Quand j'étais jeune, je voulais devenir peintre, mais à mon grand regret, j'ai dû abandonner cet espoir à cause d'une myopie extrême et sévère disait Gertrude Jeckyll. Alors sa consolation est venue à travers sa collaboration et son amitié avec un architecte nommé Edwin Lutyens. Il a dessiné sa maison où il a crée des jardins à thèmes pour les quatre saisons. Et Gertrude s'est mise à jardiner.
Et le dernier grand jardinier du siècle l'anglais Russell Page (1906-1985) est le plus grand architecte paysagiste de la seconde moitié du XXème siècle. C'était un grand horticulteur
Quand je suis au jardin, j'oublie que je suis "artiste ou architecte", je jardine, j'arrache, je pioche, je bine, je transplante, je me repose, j'arrose, j'admire le résultat contente et je sais que mon jardin va encore changer, car un jardin vit avec les envies et les humeurs de l'instant du jardinier.
J'aime bien ce petit livre que l'on peut emporter partout et qui nous montre qu'inconsciement on s'imprègne des anciennes civilisations. J'aime aussi le jardin car c'est une poursuite sans cesse en évolution et jamais statique.
L'art des jardins nous vient de bien loin et continuera son chemin,
il est lié aux cultures et aux sociétés qui l'imaginent.
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